Ma mère était une trompette et un drapeau flottant à Massafra : tout le village la connaissait comme Maria l'évangéliste.
Elle était la trompette qui annonçait et qui parlait de l'amour de Dieu, du sacrifice de Jésus sur la croix et du sang qu'Il a versé pour le salut de tous ceux qui croient en Lui.
Grâce à ses témoignages, l'église grandissait de jour en jour. Dans les années cinquante, le frère Antonio Santoro commença à venir de Taranto pour prêcher la Parole de Dieu aux croyants de Massafra. Les frères Andrisani et Giancaspero chargèrent mon père d'ouvrir et de fermer les cultes, car le frère Santoro, souvent, avant de nous rejoindre, avait également prêché à Taranto et ne pouvait pas garantir la ponctualité pour le début des réunions. Mon père, cependant, fumait encore. Il avait demandé au Seigneur la force de se débarrasser de ce vice, mais jusqu'alors, il n'y était pas parvenu. Un matin, ma mère se réveilla et, comme d'habitude, s'agenouilla pour prier et remercier le Seigneur pour le repos qu'Il lui avait accordé pendant la nuit. Pendant qu'elle priait, elle entendit une voix qui l'appelait : “Maria !” C'était la voix qu'elle avait déjà entendue trois ans auparavant. Cette voix lui dit de retirer les choses contaminées de sa maison. Ma mère demanda au Seigneur ce qui était contaminé, mais aucune voix ne répondit. Elle termina sa prière en pensant encore : “Qu'est-ce qui est contaminé ? Fais-moi comprendre, Seigneur.” Alors qu'elle était en pleine réflexion, ma tante Lucia arriva, et ma mère lui dit : “Tu sais, Lucia, cette voix d'il y a presque trois ans m'a de nouveau appelée et m'a dit de retirer les choses contaminées, mais elle ne m'a pas dit ce que je dois retirer. Prions ensemble et voyons si le Seigneur me dit ce que je dois faire !” Pendant qu'elles priaient et pleuraient, ma mère pensait : “Seigneur, Tu m'as appelée, je Te prie maintenant de me dire ce que je dois faire et ce qui est contaminé dans cette maison. Qu'est-ce que je dois retirer ? Parce que, Seigneur, je ne sais pas ce que je dois faire ! Je suis sûre que c'est bien Toi qui m'as parlé.” Et cette voix lui répondit en disant : “Le tabac !”
Mon père avait acheté 500 grammes de feuilles de tabac à un frère de ma mère, qui les cultivait pour le compte d'un “maître” de Palagiano. Mon père les émiettait, les mettait dans des feuilles de papier, fabriquait des cigarettes et les fumait.
Aussitôt, ma mère, aidée de ma tante, prit le tabac et le mit dans un torchon, le noua, creusa un trou sous le bois et l'enterra. Après avoir fait tout cela, elles nettoyèrent à fond toute la maison, cherchèrent également dans les poches des vestes de mon père et désinfectèrent partout, et l'odeur du tabac disparut complètement.
À ce moment-là, deux agents des Douanes frappèrent à la porte, en disant : “C'est ici que vit M. Cosimo Stallo ?” À la réponse affirmative de ma mère, les agents ne dirent plus un mot, entrèrent et commencèrent à fouiller toute la maison, ils retirèrent même les draps du lit pour vérifier les matelas. Après avoir fouillé chaque recoin, ils se regardèrent et dirent : “Il n'y a même pas une trace de ce que nous cherchions ici” et ils s'en allèrent.
Alors qu'ils s'en allaient, mon père arriva avec du bois sur son vélo ; quand il vit ces hommes, il laissa tomber le bois par terre et pensa : “Ils vont m'arrêter maintenant !!!”
Ma mère lui raconta tout ce qui s'était passé et dit : “Ne t'inquiète pas, vois-tu combien notre Dieu est grand ? Le Seigneur sait que nous n'avons rien volé à personne.” Alors, ce jour-là, papa dit : “Seigneur, Tu m'as libéré de la prison, et moi, à partir d'aujourd'hui, je ne veux plus fumer !” Il brûla le tabac et garda la promesse qu'il avait faite au Seigneur jusqu'à ce que Celui-ci le rappelle à Lui. Gloire à Dieu !
Ainsi, après tant d'années où mon père avait demandé au Seigneur la force d'arrêter, Dieu opéra de cette manière.
Moins d'un mois plus tard, un charrette tirée par un cheval (appelé “sciaraballo”) arriva à la maison, conduite par le “maître” de la plantation de tabac où mon oncle travaillait. Cet homme s'excusa auprès de mes parents, en disant : “J'avais des doutes sur vous et aussi sur Pietro (c'était le nom de mon oncle). Je pensais que vous vendiez du tabac de contrebande et pour cette raison, j'avais envoyé les Douanes chez vous. Pietro m'avait dit qu'il t'avait vendu 500 grammes de tabac, mais je ne l'avais pas cru, et pour vous remercier et surtout pour m'excuser, je vous ai apporté beaucoup de choses à manger : des légumineuses, des amandes, des figues séchées et bien d'autres choses.” Lorsque mon père rassembla tous les morceaux de cette histoire et que la situation devint claire, il lui répondit : “C'est moi qui dois te remercier, car si les Douanes n'étaient pas venues, je n'aurais jamais arrêté de fumer !” Cela dit, lui aussi, comme ma mère, ne put garder ses lèvres fermées et témoigna de Jésus à cet homme. Gloire à Dieu !